Y, le dernier homme - (Volume 1, édition Vertigo)

Nirm (il y a 3221 jours)

rduburo (il y a 3221 jours)

machiavel24 (il y a 3221 jours)

Pandalex (il y a 3221 jours)

Fizdol (il y a 3221 jours)

machiavel24 (il y a 3221 jours)

Fizdol (il y a 3221 jours)

machiavel24 (il y a 3220 jours)

machiavel24 (il y a 3216 jours)

Je vais reprendre le principe du journal que j'avais utilisé pour le concours de Melcirion sur Fallout 4. Je le trouve parfaitement adapté à la situation. Petite précision : la couverture de Vertigo dans la description m'a inspiré.

J'ai arrêté de compter les jours, les cadavres et les km à la recherche d'un simple contact humain vivant. Le silence fait désormais partie de mon quotidien.

Je suis heureuse d'avoir découvert une école avec des livres de brouillon et des crayons. Je griffonne dès que je l'envie s'en fait sentir. Qui pour m'en empêcher ? Pour me dire que je dois dégager la route pour avancer à la recherche d'une humanité disparue ?

J'ai l'impression que l'espoir m'échappe en ce jour. Je suis la course du soleil avec la régularité d'un métronome depuis que je me suis retrouvé seule. Imaginez : Je suis le cliché de la femme heureuse avec un boulot, une maison, une voiture et un mari aimant. Un matin, je me suis réveillée à côté de mon mari décédé. J'ai appelé à l'aide, crié si fort que j'aurais du réveiller tout le quartier et personne pour se précipiter à mon secours. J'ai agrippé le téléphone pour faire le 911 et personne pour me répondre. Le silence est devenu assourdissant.

Des minutes, des heures, puis des jours à rester prostrée sans comprendre ce qu'il arrive. J'ai fini par enterrer mon mari dans le jardin, prendre mon sac à dos, les clés de la voiture et je suis partie à la recherche d'autres survivants. Chaque pas ne pouvait que me rapprocher d'autres personnes, ça se passe toujours comme ça dans les films/séries.

J'ai renoncé à la voiture quand je me suis rendue compte que les morts ne savent pas se garer. En effet, la route était très souvent encombrée par les véhicules accidentés, des animaux fauchés en pleine course.

Plus j'avançais, moins je cherchais à comprendre ce qui avait pu se passer. Les odeurs, les cadavres d'humains et d'animaux ont commencé à m'arracher des parcelles d'espoir. Le masque et les gants sont devenus une partie de mon corps. La peur de voir les morts se relever pour se délecter de mon corps s'est estompée puis est venue une autre plus terrible encore : Et si j'étais seule ?

Depuis ce moment, cette peur ne cesse de s'accentuer à chaque désillusion. Ce n'est que le vent, l'ordinateur ou le téléphone qui débite la playlist en boucle jusqu'à ce que la batterie lâche.

De temps en temps, je sors la photo de Matt pour me rappeler ma vie. On avait prévu de faire un grand barbecue cet été avec les voisins pour fêter notre première année. J'allais enfin avoir la promotion que j'attendais depuis des années. Nous étions vraiment un cliché de jeunes cadres dynamiques à qui tout réussi. Je ferme les yeux pendant de longues minutes comme chaque jour depuis mon départ de la maison. Je les ouvre et rien n'a changé. Le monde ressemble toujours à un immense désert où la vie semble avoir décidé de prendre congé.

Aujourd'hui, il a bougé.